Guide de l adoptant selon un comportementaliste félin

Toutes les connaissances à avoir pour aménager sa maison et sa vie avant l'adoption d'un chat

Stéphanie

1/10/202525 min read

white concrete building during daytime
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Savoir pour prévoir et connaître pour mieux agir ! voici l'objectif de cet article pour assurer la sérénité du quotidien humain / félin et tenir à distance le comportementaliste.


I - Le développement du chaton avant son arrivée

A - Rôle de l'éleveur
La période prénatale
La période néonatale
La période de transition
La phase de socialisation
La phase de détachement


B - Notion d'aires d'activités à reproduire à la maison
Le champs de repos et d'isolement
Le champs de marquage
Le champs d'activité
Le champs d'élimination
Le chams de nourrissage et d'abreuvement


II - L'arrivée du chaton à votre domicile

A - L'intégration du chat au sein d'un nouvel habitat, auprès de nouveaux membres de la famille
Le lieu
Les humains
Les autres animaux (chat, chien, espèce-proie)

B - Devenir l'humain à chat idéal
Lecture des attitudes félines (réfractaires et positives)
Le stress chez le chat
L'éducation féline


I - Le développement du chaton avant son arrivée

Le chaton naît après une gestation d'une durée moyenne de 65 jours. Il naît aveugle et sourd. Il ne sait pas réguler sa température corporelle et a donc un besoin vital de sa mère. Il ne trouve la mamelle de sa mère guidé uniquement de son odorat, de ses capacités à ramper et de son réflexe de fouissement.

Son développement corporel se fera avec la maturation de son cerveau et de son système nerveux.

Le comportement du chat résulte de l'influence conjuguée de sa race, du comportement de sa mère ainsi que l'environnement dans lequel il a été élevé.
La notion d'environnement inclut aussi bien les éléments matériels, que les animaux et les personnes présentes. Le comportement de l'éleveur est primordial vis-à-vis de la portée. Un sauvetage en association ou dans la rue implique de devoir improviser quant au vécu du chaton. Un éleveur éthique et conscient de son implication dans l'apprentissage de son chaton est une garantie d'un chaton bien socialisé.


A - Rôle de l'éleveur

Au cours de ses premières semaines de vie et voir même avant, in utero, le chaton va passer par des phases et des périodes sensibles qui seront des moments propices au développement de ses capacités physiques et sociales. C'est à la personne présente dans ces moments là d'œuvrer afin de donner toutes les chances au chatons de se développer sereinement afin de devenir un chaton bien dans sa tête et dans ses pattes.

  • Tout d'abord, la période prénatale : même pendant la gestation, le contact de la femelle avec son propriétaire et les caresses sur son ventre jouent un rôle dans les capacités d'attachement et de socialisation des chatons. Les chatons in utero réagissent à la palpation et peuvent s'y habituer. En effet, leurs capacités tactiles sont présentes dès le 21e jour de gestation

  • Ensuite, la période néonatale : qui dure de la naissance à l'ouverture des yeux des chatons. Pendant cette phase, le chaton ne peut survivre sans sa mère et ne maîtrise que des reflexes (fouissement, labial, succion, déglutition, périnéal, pétrissage ...)

  • Puis, la période de transition : elle ne dure que quelques jours et se termine par la maturation des sens du chaton et la naissance de l'attachement du chaton à sa mère et donc son rattachement à son espèce

  • S'en suit, la phase de socialisation : entre la 4e et la 8e semaine. C'est une période cruciale pour définir la caractère futur du chat et c'est bien là que l'eleveur à un rôle primordial à jouer afin d'enrichir au maximum l'environnement du chaton et de lui présenter des especes amies afin de l'ouvrir à un maximum de situations qu'il pourrait être amené à rencontrer dans sa vie future.

  • Et finalement, la phase de détachement qui sera le signal pour le chaton qu'il est prêt à vivre sa vie seul.


Cette phase qui suit la diversification alimentaire et aussi appelée sevrage psychologique et elle a lieu entre 8 et 12 semaines. C'est pourquoi il est déconseillé d'adopter un chaton trop jeune au risque d'accueillir un chaton qui n'est pas prêt à quitter sa fratrie et pourrait développer des troubles du comportement qui pourraient alors ensuite être longs à rectifier. Troubles tels que le syndrome de privation sensorielle, l'HS-HA, l'hyper attachement, dyssocialisation ou hyperagressivité primaire.


Le développement comportemental du chaton a de fortes conséquences sur l'équilibre psychologique du chat à l'âge adulte.
En mettant en place dans l'élevage des conditions environnementales optimales, l'éleveur favorise un bon développement comportemental.


Le rôle de l'éleveur commence donc avec la manipulation précautionneuse de la future maman chat.
Il doit ensuite assister la femelle qui le désire dans sa mise bas.

Dès l'ouverture des yeux la présence de l'éleveur auprès des chatons avec une communication verbale et des premières manipulations sont importantes (sous réserve que la chatte le tolère). Des caresses, portage et appels sont indispensables à la naissance d'un lien précoce entre le chat et l'Homme.


Il devra ensuite stimuler le chaton par des jeux interactifs et laisser à disposition des jouets d'occupation.
Il doit aussi l'habituer aux va et vient et aux bruits du quotidien en journée (vaisselle, aspirateur, musique, discussions, voix d'enfants ...) et au calme (la nuit). Il devra également le soumettre à des changements de rythme pour que le chaton soit conscient de la différence entre le jour, où le jeu et l'activité sont possibles et souhaités et la nuit, où le calme est de rigueur. Il va de soit que pour favoriser cet apprentissage il faut que la mère y soit également habituée.


Le chaton, saura qu'il appartient à l'espèce féline mais il est important qu'il rencontre d'autres chats que sa mère pour apprendre les codes de communication réfractaire.

Si l'éleveur a la possibilité de présenter le chaton de façon assez précoce (vers 6 semaines) à des chiens c'est un atout. En effet, à cet âge, la curiosité du jeune chaton le fera passer outre toute appréhension d'approche avec un chien, la taille du chien important peu.
Il est d'ailleurs important pour un chat équilibré d'avoir un chien et pour un chient équilibré d'avoir un chat.


Son rôle est également de conseiller les futurs acquéreurs sur le chaton le plus à même de correspondre à la composition et au rythme de la famille mais également de l'attitude à avoir face à leur animal.


Pour l'éleveur comme pour le chaton, il est important que l'entente entre le propriétaire et son futur compagnon soit immédiate. Si la future famille du chaton est grande, avec des enfants en bas âge, un chaton sociable est recommandé, tout comme pour des personnes âgées, vivant seules et ayant gardé une bonne autonomie motrice.


Le jeune chaton sevré oublie vite sa fratrie et sa famille, tout à la découverte d'un nouvel environnement qui devra s'avérer propice à l'équilibre et l'expression de ses besoins. N'oublions pas que le chat est à l'origine un animal solitaire qui peut s'accommoder d'une vie à plusieurs si ses différents champs et zones d'activités sont préservées.


B - Notion d'aires d'activités à reproduire à la maison

Une fois le chaton prêt à vivre sa vie de "grand", il va avoir besoin d'exprimer et d'assouvir ses besoins physiologiques et sanitaires. Et toute contrariété peut conduire à des troubles psychologiques. C'est pourquoi il convient d'anticiper et d'organiser son territoire avant l'arrivée d'un nouveau compagnon. Ce dernier aura besoin de retrouver :

  • Un champs de repos et d'isolement. C'est à dire un lieu où le chat peut s'installer pour se reposer sans être dérangé. Que ce soit en haut d'un arbre à chat ou dans un coin isolé, fermé sur plusieurs côtés (niche, carton, panier profond), il faut impérativement respecter ce lieu et ne pas déranger le chat lorsqu'il y sera installé. Ces lieux ne devront pas être nettoyés trop fréquemment pour que votre chat y retrouve ses odeurs. Un brossage régulier peut suffire à repousser le lavage.
    Le canapé ou le lit ne peuvent en aucun cas remplir ces conditions.
    La zone d'isolement est souvent marquée par le chat qui indique aux autres que c'est chez lui donc un griffoir y est indispensable.
    Le chat doit pouvoir compter sur un lieu protégé afin de parvenir à un repos réparateur, hors de toute menace, pour être en bonne santé physique et mentale.
    A défaut, l'environnement de votre chat deviendrait imprévisible et il devra y rester sans cesse sur le qui-vive. Avec pour conséquence, une agressivité et une irritabilité exacerbée par exemple.
    Toute intrusion dans son sommeil sera jugée indésirable et pourrait conduire à une association d'idées négatives à votre sujet.
    Les chats ne perçoivent pas notre tendresse comme de l'affection mais plutôt comme une contrainte.

    Recommandation : si vous souhaitez que votre chat vous fasse plus de câlins arrêtez de le harceler. Laissez le venir à vous, sans pour autant vous désintéresser de lui. Soyez disponible et à son écoute. Et jouez avec lui autant que possible.

  • Un champs de marquage. C'est un besoin essentiel du chat. Il doit griffer afin de baliser son territoire. Les griffades sont une marque visible de loin mais elles permettent aussi au chat de laisser une trace olfactive grâce aux glandes situées sous les coussinets. Hélas, souvent le canapé familiale fait un formidable lieu d'expression de ce besoin naturel du fait de sa localisation, de sa visibilité et de sa fragilité.

    Conseil : Un arbre à chat, un griffoir ou un paillasson coco positionné proche du canapé ou du lieu subissant les marquages par griffades de votre chat peuvent contribuer à la préservation de celui-ci.
    C'est le principe du "proposer et rediriger plutôt que punir et empêcher". Il conviendra donc au propriétaire de chat de se conformer aux trois critères choisis et imposés par le chat afin de proposer un exutoire satisfaisant : le lieu, la matière et le sens (vertical ou horizontal).

  • Un champs d'activité où sont possibles toutes les interactions avec lui et les sources de dépenses et d'enrichissement.
    Si votre chat a l'opportunité de sortir, l'extérieur peut lui offrir un formidable terrain de jeu.
    A défaut, ce sera à vous de stimuler les sens de votre chat ainsi que son intelligence et de l'inciter à se dépenser physiquement.
    Des jeux peuvent y être laissés à disposition.
    Il est quand même mieux de profiter de ce besoin de votre chat pour créer un lien avec lui. L'idéal est de lui accorder plusieurs fois par jour 5 à 15 minutes de jeu.
    Bien sûr on ne joue jamais avec les mains. Celles-ci ne doivent pas être utilisées pour inciter à un jeu de prédation mais préservées pour les caresses uniquement. La confusion pourrait sinon être à l'origine d'attaques inopinées.
    Il est conseillé de respecter les statistiques de chasse du félin sauvage qui parvient à attraper sa proie une fois sur dix et on laisse donc une possibilité d'attraper le plumeau ou autre à cette même fréquence.

    Conseil : Les plumeaux avec des plumes sont un stimulant très efficace pour le chat mais les plumes qui sont synthétiques et souvent recouvertes de teintures toxiques, il est donc déconseillé de les laisser en accès libre pour eviter qu'elles ne soient ingérées.

    Les jouets doivent être renouvelés régulièrement afin de préserver l'intérêt du chat. Un roulement entre les différents jeux en votre possession assure un succès renouvelé de chacun. Si vous avez une boîte de rangement pour ceux ci, laissez y également un peu d'herbe à chat afin de stimuler également le sens olfactif de votre félin de poche.

    Evitez les séances de jeu trop extrêmes juste avant le coucher afin d'éviter de laisser un chat hyper excité seul quand vous irez vous mettre au lit. Il risque de vous rappeler que lui n'a pas fini de dépenser son énergie et n'est pas redescendu en intensité, clôturant la séance de jeu. Chaque jeu s'apparente à une séance de chasse et de prédation avec 4 phases : début – action – fin - réfractaire . Il ne faut donc pas omettre chacune des étapes afin de laisser un retour à a normale chez votre chat.

  • Un champs d'élimination.
    Le chat fait ses besoins pour se soulager bien entendu mais aussi pour marquer son territoire. C'est pourquoi une litière placée au fin fond du garage peut ne pas lui convenir car il veut que son odeur soit présente dans la pièce de vie de la maison.
    Il a besoin d'un lieu calme mais stratégique. Inutile de préciser que de mettre une litière proche du panier du chien serait néfaste aussi bien pour le chat que pour le chien.
    Et bien sût comme le moment de passage à la litière est un moment de vulnérabilité pour le chat, une litière assez grande et ouverte est recommandée. La notion d'intimité n'existe pas chez le chat. Au contraire, il a besoin de surveiller son environnement et de pouvoir fuire en tout sens. Un chat peut se forcer à supporter les caprices humains d'une jolie litière cachée mais un jour il pourrait ne plus supporter cette situation et débuter des éliminations hors litière.


    Attention révélation utile : tous les chats n'apprécient pas que leur litière soit nettoyée trop fréquemment. En effet, il peut apprécier retrouver son odeur et un excès d'hygiène humaine pourrait l'inciter à faire ses besoins dans un lieu susceptible de plus garder son odeur et quoi de mieux que le canapé en tissu ....

    Autre révélation utile : le chat n'aime pas l'odeur de la javel. Vois même il la déteste. Si vous voyez un chat se rouler des que vous utilisez de la javel c'est en réalité pour rapidement recouvrir cette odeur infecte pour lui. Donc l'astuce de mettre quelques gouttes de javel dans la litière pour inciter minou à aller à la litière n'est pas forcément une bonne idée et peut même avoir l'effet inverse. En effet, soit il va s'empresser d'uriner pour recouvrir l'odeur soit cette odeur sera tellement insupportable qu'il préférera aller faire ses besoins ailleurs.

  • Un champs de nourrissage et d'abreuvement.
    Nourriture
    L'alimentation compose avec le sommeil et l'élimination le socle incompressible des comportements que le chat doit pouvoir satisfaire.
    Le chat est un grignoteur. Il se nourrit entre 10 et 20 fois quotidiennement, de jour comme de nuit. Il est impératif de laisser les croquettes à volonté. Il est parfois même opportun de laisser plusieurs lieux d'alimentation.
    Cela vient de sa nature de prédateur mais aussi de proie. Le chat à l'état naturel se nourrit quand il peut et aussi souvent que possible sans jamais pouvoir s'y attarder.

    Une fois de plus, des troubles du comportement pourrait subvenir en raison d'une frustration alimentaire.

    Un chat rationné serait en frustration permanente et finirait par se jeter sur la nourriture de façon incontrôlée lorsqu'il y aurait enfin accès. Et des problèmes de poids pourrait alors apparaître avec un cercle vicieux de restriction et de boulimie en chaine.
    De plus un chat mangeant de façon rapide et gloutonne n'assimilerait pas correctement ce qu'il ingère et souffrirait de faim.
    Il vaut mieux une nourriture de qualité à volonté que de peser au gramme près ce qui serait proposé au chat afin de limiter sa prise de poids.
    De plus, n'oublions pas qu'il est difficile d'exiger d'un chat d'appartement une silhouette d'athlète alors qu'il n'a peut-être pas de quoi se dépenser.

    Par ailleurs, des miaulements intempestifs, surtout à des moments où il est sûr que vous allez l'entendre (milieu de la nuit) sont à coup sûr une manifestation du mal-être de votre chat.


    De manière plus extrême, ce que l'on appelle le syndrome du tigre : où le chat griffe, mord, attaque les humains à cause de sa frustration et surtout lors de la préparation des repas ou dans le pièce de préparation de ceux-ci est la manifestation flagrante d'une erreur ou d'un malentendu dans l'organisation du quotidien de votre chat.

    Boisson
    La présence d'une eau fraîche et non stagnante est aussi recommandée afin d'eviter tout problème de rein. Le chat est un animal originairement du désert et donc peu porté sur la consommation de liquide. En effet, il satisfaisait ses besoins hydriques en consommant des proies vivantes. L'alimentation domestique à base de croquettes implique donc un besoin d'eau accru pour un animal qui n'y est pas vraiment réceptif de nature. Il convient donc d'attacher une grande importance dans la qualité de l'eau qui est proposée. Elle doit être propre et renouvelée quotidiennement.
    De plus, la mauvaise vue du chat le gêne dans la perception d'une eau stagnante dans un bol. C'est pourquoi on peut fréquemment voir nos félins tremper une patte avant de boire et régulièrement mal évaluer la distance avec l'eau et tremper le bout du nez avant la première lampée.

    Une fontaine à eau , dans un matériaux autre que du plastique est conseillée afin de garder une eau en mouvement, fraîche et plus facile à entendre et à avoir pour attirer et inciter nos chats à consommer de l'eau. De plus certaines races sont plus familières avec l'eau et y trouveront une source de jeu supplémentaire.

    Le plastique est déconseillé car de plus en plus de chats manifestent des allergies à celui-ci avec l'apparition de petits boutons au niveau du menton. Cette recommandation est donc également valable également pour la gamelle de nourriture.
    L'utilisation de détergent à faible odeur est également conseillé afin d'éviter tout gêne olfactive pour nos chats.
    Tout comme pour la nourriture, on peut encourager la boisson en mettant à disposition plusieurs sources possibles.


    (Petite recommandation en cas d'adoption d'un chaton. La cuvette des toilettes représente un lieu de boisson comme un autre avec hélas un risque de noyade. Il est donc conseillé de veiller à fermer la lunette des toilettes si le chaton a accés à ces derniers.)

Dans l'idéal, il conviendra d'éloigner au maximum les différents champs que l'on vient de voir. Le placement de la nourriture en hauteur et loin de l'eau ou de la litière est conseillée afin de limiter les risques de contamination des différentes gamelles ou de gêne en raison d'odeurs.


Nous avons fait le tour des besoin matériels et physiologiques du chat mais il faut également que son environnement soit en adéquation avec la vie qu'il a eue précédemment et que tout changement soit progressif. Ceci est valable pour son rythme de vie ou la composition de son environnement.


II - L'arrivée du chaton à votre domicile

Je vais commencer par vous rappeler que vous adoptants , avez choisi d'accueillir un chat alors que lui n'a rien demandé. En conséquence, vous allez devoir faire un effort afin de lui faire de la place. Le chat n'est pas un élément de décoration mais un être vivant avec des besoins et des exigences.

De plus le chat est naturellement solitaire et il fait déjà un effort et prend sur lui pour s'accomoder d'une vie domestique.


Tout d'abord, il est très intéressant de rappeler la règle du 3/3/3.

Il faut 3 jours pour que votre chaton réalise ce qui lui arrive et qu'il accepte la situation. Période pendant laquelle le chaton peut miauler intensément, ne pas ou peu manger et boire, être malpropre et rester caché.
Il faut 3 semaines pour qu'il intègre votre quotidien.
Il faut 3 mois pour qu'il se sente chez lui
Le mot d'ordre reste la PATIENCE


Chaque étape d'intégration du chat"on" au sein d'u nouveau milieu physique ou humain doit se faire en respectant quelques consignes.


A - L'intégration du chat au sein d'un nouvel habitat, auprès des nouveaux membres de la famille


Le lieu
Que ce soit pour sa toute première arrivée ou suite à un déménagement la marche à suivre est la même.
Le chat est attaché à son humain, à sa famille mais aussi à son lieu de vie qu'il a pris soin de marquer visuellement par griffade et olfactivement avec ses phéromones, en urinant ou en se frottant partout. Un changement de lieu de vie représente alors pour lui un gros stress avec une arrivée dans un environnement qu'il ne connaît pas et ne maitrise pas ... Il est donc conseillé de recréer une pièce de survie provisoire dans laquelle on pourra regrouper toutes ses affaires avec ses odeurs et où le maintenir au calme en attendant que le tulmut du va et vient des cartons cesse.
Ne liberez le ou les chats que lorsque tout aura trouvé sa place définitive afin d'aviter de chambouler son environnement encore et encore. Cette mesure de lieu de transit est exactement identique pour un chaton nouvel arrivant. Si vous avez la possibilité de récupérer un objet avec l'odeur de sa précédente vie cela serait un atout dans la constitution de son cocon de refuge.


Les humains

Le chaton ou le chat qui arrive chez vous n'a plus aucun repère. Il a perdu tout ce qu'il connaissait et peut être même la seule chose qu'il connaissait.
Essayez de reproduire le même environnement que ce qu'il avait et respectez son rythme.

Ne cherchez pas à le contraindre, l'effet serait de lui faire peur.

Calmez les jeunes enfants en leur apprenant le respect des êtres vivants qui ne sont pas un jouet à disposition. Incitez par contre ces derniers à jouer, sans cri, ni mouvement brusque. Une belle complicité peut se créer par le jeu avant d'aboutir à des câlins.


Lors d'une naissance, n'isolez pas le chat du nouveau né. Le chat ne saura pas le comprendre. Il va se sentir exclu et vous témoigner son mécontentement pas des pipis hors litière ou de la dépression. Il cherchera ainsi à marquer son territoire qu'il ressentira comme envahi par un inconnu potentiellement dangereux pour lui.

Bien sûr les présentations doivent être faites quand bébé est calme et sous surveillance bien évidemment.
N'hésitez pas à ramener un linge avec l'odeur de bébé de la maternité dès que possible, pour familiariser le chat avec cette nouvelle odeur.

Une fois de plus la patience sera le maître mot d'une acceptation réussie. Il s'agit encore d'un chamboulement à une cohabitation avec un être qui n'a pas demandé à habiter en ce lieu et dans ces conditions.
Le chat prend beaucoup sur lui pour chaque changement. Il faut être compréhensif et tolèrent pour accepter que ce dernier ait besoin de temps pour digérer les altérations de son territoire. Chaque visite d'un étranger chez vous est vécues comme une intrusion d'un agresseur potentiel sur son territoire.


Le ou les autres chats

Le chat est de nature solitaire et territoriale. Il peut se regrouper mais seulement par intérêt (reproduction, protection, nourriture).
C'est donc grâce à ses capacités d'adaptation que le chat pourra se satisfaire d'une cohabitation voulue par l'homme. Ses capacités d'adaptation seront étroitement liées avec ce qu'a vécu le chat avant ses 3 mois. Il est d'ailleurs maintenant bien établi, comme on l'a mentionné précédemment qu'un sevrage précoce et précipité sera néfaste pour le chat futur. Il ne doit pas quitter sa fratrie avant ses 3 mois. Fuyez toute proposition de chaton avant cet âge là. Plus un chat sera équilibré et aura appris à communiquer avec ses congénères, meilleures seront les chances d'une cohabitation réussie.


Lors de l'arrivée d'un nouveau membre de la famille, les présentations doivent être menées correctement. Cet événement est choquant aussi bien pour le nouvel arrivant que pour celui déjà présent dans la maison. L'"ancien" verra en ce nouvel arrivant un intrus et le nouveau venu aura perdu tous ses repères, avec un environnement matériel et relationnel inconnu.


Il faudra laisser un peu de temps au petit nouveau pour prendre ses marques avant d'ajouter la gestion d'un occupant déjà présent dans les lieux à ses perturbations.
Une installation provisoire, dans une pièce isolée, au calme avec toutes ses petites affaires, fera office pendant quelques jours de zone de confort et de refuge pour lui.
Ce laps de temps permettra également à celui déjà en place de sentir les odeurs du nouveau venu et d' attiser sa curiosité et donc son envie de rencontrer l'autre. Des échanges de jouets ou de dodos peuvent d'ailleurs être envisagés, sous réserve de sécurité sanitaire de part et d'autre.
(Je ne parlerai pas ici de quarantaine mais dans l'idéal c'est ce qui devrait être fait avant de faire se rencontrer les animaux entre eux.)


Quand le nouveau chat"on" aura pris ses marques et ne sera plus prostré dans un coin ou caché sous un meuble et qu'il aura commencé à montrer des signes de confiance en vous, vous pouvez commencer à ouvrir les portes en vous faisant discret.

Il faudra accepter les conflits. Le chat n'est pas fait pour cohabiter avec ses congénéres. Il n'existe donc pas de notion de dominance dans cette espèce. Il n'existe que des tolérances, qui parfois sont limitées et méneront à des bagarres et qu'il faudra laisser faire tant qu'elles ne sont pas trop extrêmes.


Des chats qui grognent ou feulent ne font que communiquer. Une intervention humaine ne pourrait qu'envenimer les choses.

Il ne faut jamais maintenir de force, sans issue de secours deux chats, face à face.


Vous pouvez aider les choses avec des friandises ou des jouets qui peut les attirer l'un vers l'autre, servir de prétexte pour un rapprochement ou apaiser dans une situation de tension.


Si au cours d'une bagarre les "distractions" ne suffisent pas, on peut faire du bruit en tapant dans les mains ou en claquant une porte. Il faut eviter d'intervenir directement. Un carton pour obstruer le champs de vision du chat qui ne lâche pas son centre d'interêt ennemi peut enfin le dissuader d'attaquer et lui permettre de passer à autre chose.


De façon plus générale, pour limiter les conflits, on multiplie les ressources pour eviter que es chats n'aient à entrecroiser leurs territoires.

Autant de gamelles, de dodo, d'arbre à chat, de jouets et de litières que de chats (plus une).

On n'oublie pas que l'humain est une des ressources du chat. Il faudra donc accepter de faire l'effort de fournir une interaction exclusive de qualité à chacun, dans sa zone de confort.


Les recommandations données ci-dessus sont a peu près les mêmes dans toutes les situations.


La relation prédateur/proie ou cohabitation du chat avec un chien ou un lapin par exemple.
Le plus simple est bien sûr d'adopter un chat qui a déjà été habitué à cohabiter avec l'une des espèces que vous avez à votre domicile. La moitié du travail sera déjà faite.

Ce qui a été expliqué au-dessus est transposable au chien. A ceci prêt que vous pouvez encourager votre chien à un peu plus de discipline sans une contrainte trop serrée. Pas de laisse courte pour forcer le chien à subir la mise en contact. Il doit se sentir libre de partir se réfugier s'il perçoit le chat comme une menace.

Il ne faut à aucun moment sous-estimer les blessures que peut infliger un chat à un chien. Un coup de griffe dans l'œil peut le blesser de façon irrémédiable.


Une présentation à distance est mieux tolérée et on laisse le chat et le chien se promener, s'apprécier à distance et éventuellement se rapprocher s'ils le souhaitent.
Grognements et feulements ne sont pas graves. C'est leurs moyens de communication.
On ne sanctionne pas, bien au contraire, on renforce les comportements positifs avec des récompenses.

On procède au même rituel autant de fois que nécessaire.


(Information utile pour la bonne santé canine. Les croquettes pour chat contiennent de la taurine qui sera néfaste pour l'équilibre intestinal de votre chien et peut conduire à des diarrhées. On place donc la nourriture de minou hors de portée de votre chien. L'inverse ne pose pas de problème.)


En ce qui concerne le vivre ensemble d'un chat avec une espèce qui constitue une de ses proies naturelle la tolérance peut subsister mais en aucun cas être pérenne. Une surveillance constante est conseillée, avec des lieux refuges pour chacun. En effet, sauf si le chaton a été habitué très jeune à cohabiter avec une espèce-proie, l'instinct naturel de chasseur du chat pourrait se réveiller à chaque instant. C'est donc un pari risqué et quasi perdu d'avance que d'espérer voir un chat dormir avec la gerbille familiale dans les pattes en toute sérénité.


A ce stade minou est installé chez vous mais vous ne savez pas encore lire en lui et détecter ses éventuels signaux de communication félins.


B – Devenir l'humain à chat idéal

Le chat est la seule espèce à avoir crée un langage particulier pour sa communication avec l'Homme. En effet, le ronronnement et le miaulement n'existent pas à l'état naturel. Le chat est doué d'une grande intelligence, d'un sacré caractère et d'un grande sensibilité.

J'adore la phrase qui dit que le chat est comme une femme, il se séduit et ne se dresse pas. Et je trouve ça tout à fait juste de dire que c'est à vous de donner envie à votre chat de vous faire des câlins. Aucune contrainte ne fonctionne. Aucune sanction ne sera comprise. Vous ne pouvez que proposer et encourager.

Il a ses codes que nous avons tendance à traduire en pensée humaine alors qu'il n'en est rien.


Par exemple un chat qui vient sur vos genoux est à appel au calin ou à l'interaction selon vous. Mais pas du tout. Il a juste choisi que pour faire sa pause, vos genoux convenaient pour cette fois-ci. Il peut y trouver une source de chaleur qui lui manquait. Donc rien d'étonnant qu'il vous morde si vous commencez à le caresser alors que lui voulait juste se poser ici quelques instants. Bien sûr s'il commence à ronronner à la première caresse ce peut être une invitation à continuer mais à défaut de réaction de sa part il vaut mieux ne pas insister.
Avec une observation de l'attitude de votre chat vous saurez rapidement quel est l'état d'esprit de votre chat.


Lecture des attitudes félines

Les postures réfractaires
Un chat qui a :
Les oreilles en casquette (droites tournées vers l'arrière) est un chat dans une position offensive. Cessez votre action !

Les oreilles en avion (aplaties sur le côté) signifient que le chat se prépare à attaquer. Reculez!


Un chat posé sur le flan avec les oreilles vers l'avant qui basculent vers l'arrière est en train de montrer son territoire. Contournez le !


Un chat avec les pupilles dilatées alors que la lumière est importante manifeste clairement son irritation ou sa peur. De même que l'inverse, c'est-à-dire le rétrécissement des pupilles indique une conduite agressive probable. Il convient alors de le laisser tranquille.


Un chat qui se fait sa toilette ou baille hors phase d'éveil ou de coucher tente d'évacuer un stress ressenti. Vous devez alors chercher ce qui a pu provoquer cette réaction pour ne plus le faire subir à votre chat.


Un chat qui roule sur le dos n'est ni une invitation au jeu ni une invitation à la caresse. Il se prépare à se défendre contre ce qu'il a perçu comme une menace. Dans cette position il est effectivement à même d'utiliser toutes ses griffes et ses crocs pour se défendre.


Enfin lorsque le chat vous repousse avec ses pattes, ce n'est pas un jeu pour lui. C'est qu'il cherche à augmenter l'espace entre vous afin de préserver son aire de confort. Si vous ne respectez pas ses indications une agression est probable.


Je vous ai indiqué les signes d'inconfort de votre chat qui souhaite se dégager d'une interaction non voulue mais je vais maintenant vous parlez des invitations au jeu ou au calin.


Les attitudes positives

Tout d'abord le chat qui vous lèche la main cherche à mettre son odeur sur vous, de même que s'il se frotte à vous. C'est donc une invitation à ce que vous pénétriez son environnement.


Pour inviter un chat à une interaction vous pouvez vous abaisser à son niveau en tendant la main et en l'appelant.
En réduisant votre taille, vous êtes de ce fait beaucoup moins impressionnant pour cet individu qui ne mesure pas beaucoup au garot.
Si malgré cela il ne vient pas, le message est clair.


Avant chaque caresse, invitez votre chat à sentir votre main. Vous lui permetttez ainsi de prendre les informations olfactives nécessaires pour envisager de poursuivre une séance de calin. S'il tourne les talons, inutile de lui courir derrière.


Le câlin

Le chat saura toujours vous faire comprendre quand il aura décidé que le moment du contact est souhaité : appel, frottements ou flairage.
Evitez tout de même de commencer vos caresses par la tête car cette main reste très impressionnante pour lui.
Des caresses légères sont à privilégier, surtout si votre chat commence à se détendre (yeux mi-clos). Certains chats n'ont pas besoin de réels contacts pour vivre une belle complicité. Juste un rapprochement de proximité signifie beaucoup pour lui.
Respectons que tous les chats ne soient pas "tactiles".


Le portage
Un chat vous ayant manifesté clairement son souhait de partager avec vous un moment et que vous souhaitez le porter, attention à ce que cette expérience reste positive. Vous allez le soulever à une hauteur importante pour lui sans qu'il ait d'appui. Un bon maintien, sans que celui ci soit trop ferme sera primordial. Il faudra d'ailleurs bien l'enseigner aux plus jeunes.
Il convient de le maintenir par le bas et de le stabiliser sous les aisselles ou sur le dos. Une prise sécurisante mais légère pour que le chat se sente libre de partir quand il le souhaite.

Toute interaction forcée ou contrainte subie par votre chat peuvent mener outre à une mauvaise entente entre vous, à un réel stress chez votre félin domestique.

Le stress chez le chat
Un chat est un être sensible qui peut subir beaucoup de stress et voici quelques manifestations de ce ressenti car à défaut de pouvoir parler , votre chat va malgré tout exprimer son mal être.


Un chat excité, hyper réactif, qui halète ou qui tremble peut être un signal d'alarme. Mais aussi un chat qui s'étire en dehors des périodes d'eveil ou qui se toilette ou se gratte trop est à prendre en considération. De même que des pseudo-tétées, une augmentation des périodes d'élimination ou des problème de pelage. Et bien sûr les vocalisations extrêmes ou la dépression par sommeil excessif.


Observez votre chat. Tout changement de comportement est à prendre en considération. Personne mieux que vous ne le connait.


Votre réflexe premier est de consulter votre vétérinaire afin d'écarter tout problème de santé.
Ensuite cherchez ce qui a été modifié dans le quotidien de votre chat. Un déménagement, une naissance ou même le réaménagement intérieur peut le perturber.

Enfin si vous ne parvenez pas à apaiser votre chat, consultez un comportementaliste félin qui vous donnera un avis professionnel et extérieur afin de trouver une solution.


Education féline

Ne pas punir ni réprimander une attitude qui ne vous convient pas. Le chat ne fait qu'exprimer des désirs instinctifs naturels. Il ne cherche pas à vous nuir. Il ne fait pas exprès pour vous provoquer.

Toute violence à son égard ne serait absolument pas comprise.
Tout ce que vous pouvez faire c'est récompenser les attitudes positives.

Eventuellement, pour le cas du chat qui monte sur la table. L'attraper et le poser au sol, encore et encore. Le chat n'aimant pas être porté il pourrait bien finir par ne plus faire ce qui mène à être porté.


C'est à vous d'adapter votre environnement pour que le chat ne le dégrade pas. Ecartez les bibelots et fermez les pièces dans lesquelles il ne doit pas aller.


Comme vu dans le paragraphe sur les lieux de marquage, proposez des possibilités de détournement pour permettre au chat d'assouvir ses besoins naturels sans nuisance.


Une fois une belle complicité installée entre votre chat et vous, vous pouvez tenter du training s'il y est réceptif. C'est-à-dire, apprendre quelques tours à votre chat. Ils sont tout à fait capables de comprendre certains "ordres" simples. Et l'appât d'une récompense gourmande peut leur faire réaliser des prouesses inimaginables. Internet regorge de vidéos de chats réalisant des roulades ou tapant dans la main de leur ami humain. Ce genre d'activité qui prend certes énormément de temps et de répétition peut etre une idée d'activité collaborative pour encrer une relation positive pour tout le monde.

Conclusion

Vous avez tout bien lu et avez tout compris ? Félicitations vous pouvez accueillir sereinement votre félin de maison et lui apporter un environnement favorable à une vie sans besoin de l'intervention d'un comportementaliste félin.


Je partage ici le résultat de la combinaison de mes lectures, de mon ressenti, de ma sensibilité et de mon expérience personnelle et professionnelle d'une vie passée auprès d'animaux.


Mon but est de conseiller et accompagner mes adoptants, pour un effort a priori et eviter tout besoin de l'intervention d'un comportementaliste a posteriori.
Un tel besoin serait un échec dans la mise en place d'un environnement adapté aux besoins des chatons que je propose.


Bibliographie:


  • Comprendre votre chat de Sonia Paeleman

  • Guide pratique de l'élevage félin Royal canin

  • Formation ZOOPRO ACACED

  • Formation ZOOPRO comportementaliste félin

  • Diverses lectures internet sur des groupes d'éleveurs notamment